L’identité culturelle européenne, mirage ou réalité ?

"Toute race et toute terre qui a été successivement romanisée, christianisée et soumise, quant à l’esprit, à la discipline des Grecs, est absolument européenne"
Paul VALERY, 1922.

La question de l’identité culturelle européenne porte en elle un ressort particulier. Y-a-t-il une identité culturelle européenne? A première vue, la réponse paraît positive. Pourtant, instantanément, cette évidence se dissipe à mesure que s’ébauche une réponse. Comment expliquerce mirage de la question culturelle européenne ?

Nous ne pouvons pas remettre en cause, pourtant, qu’il existe, au regard des autres cultures du monde, un socle européen commun (qui a essaimé par ailleurs dans le monde entier), une convergence de valeurs et une identité de fondements partagés, qui constituent LA culture européenne.

Un « marché commun culturel » millénaire.

Force est de constater que depuis le début de la construction européenne, par facilité, par nécessité ou par négligence, la question d’une Europe culturelle fut le parent pauvre du processus de construction européenne. La culture n’a pas de définition univoque, certes. La culture est, par essence, plurielle. Cependant, si la construction européenne du 20è siècle, politique, monétaire et économique, fut un urgent antidote à la guerre, aujourd’hui, la définition de l’identité culturelle
européenne est un urgent palliatif à la déréliction du modèle européen. Or, un « marché commun culturel » millénaire existe, qui se présente comme une unité inscrite dans la diversité et qui affiche le paradoxe de la coexistence, en son sein, de la multiplicité et de l’universalité; il convient d’en rappeler les constituantes évidences. Cette définition de la culture européenne se singularise par son caractère "dialogique" ou contradictoire : chaque courant de pensée y suscite un courant
opposé.

A l’ombre de l’olivier de la Paix.
Denis de Rougemont écrivait : "Rechercher l’Europe, c’est la faire!!".
Chercher les fondements de l’identité culturelle européenne ou travailler à sa promotion constitue une démarche qui n’est jamais neutre. Pour les militants d’une Europe unie et sans frontières, l’identité culturelle européenne existe. Elle est utopie sans fondement réel pour ceux qui mettent l’accent sur ce qui sépare les Européens. Utopie ou réalité, elle est pourtant, depuis cinquante ans, sujet de réflexion pour les intellectuels et objet d'une promotion active pour les institutions
européennes.

Il existe deux Europe : une Europe sui generis, spontanée et mythologique, communément admise et vécue depuis des siècles, et une Europe politique et économique, volontariste, accouchée au forceps après la deuxième guerre mondiale. C’est dans ce contexte d’urgence contre la guerre qu’est né l’idéal de construction européenne. Pour éteindre une fois pour toutes le feu des canons.
Il est donc naturel, et peut-être regrettable, que pour faire pousser l’olivier de la Paix, on se soit d’abord penché sur les nécessités politico-économiques, plongeant par conséquence les préoccupations culturelles dans l’ombre. Et pourtant, si l’Europe est aujourd’hui si malade, c’est avant tout par manque de définition. L’Europe est en perte de valeurs culturelles. Sans cette adhésion à une même matrice culturelle, le citoyen européen avance sur le radeau Europe, «médusé», en pleine crise mondialisée, sans référent et sans objectif.

Tentons donc une difficile définition de l’identité culturelle européenne, en décrivant ses avatars, de la fin de l’Antiquité à nos jours. Car c’est l’Histoire qui fonde l’identité culturelle européenne, davantage que ses réalités présentes.

Pas de culture sans histoire.

Rapide survol des avatars historiques de l’identité culturelle européenne.

L’unanimisme du premier millénaire
De l’Antiquité au Moyen Age, et dès le 2ème siècle, l’identité culturelle européenne au sein dumonde connu (qui rassemble l’Europe et le bassin méditerranéen) trouve ses fondements partagés dans l’héritage antique gréco-romain et le contenu biblique judéo-chrétien.

Cet héritage est une substance immense qui touche et influence toutes les formes imaginables de la culture, c’est-à-dire, de l’art, de la science et de l’esprit. Il est par la suite enrichi, dès le 3ème siècle, des apports arabo-andalous, germaniques et celtiques consécutifs des acculturations locales et des invasions dites « barbares ». L’Empire carolingien tentera de maintenir, malgré les divergences culturelles, une cohésion culturelle européenne, en brandissant la légitimité de la potestas romaine reçue en héritage pour s’instituer en digne légataire de l’idéal antique romain.

La féodalité, héritière du morcellement carolingien, et l’idéal courtois du Moyen Age, appliqué aux deux précédents fondements, créent alors une Europe unitaire, culturellement et religieusement, présentant le même corpus de pensée et d’art, partagé unanimement par les Juifs et les Chrétiens (et dont est exclu l’Islam après Poitiers),ainsi que par toutes les cours princières européennes. C’est cette unanimité qui précipitera l’Europe médiévale dans un mouvement de
croisades successives contre l’Islam.

Jusqu’au 11è siècle, cette Europe unanimiste est éblouie par le souvenir de la grandeur de Rome et soucieuse d’un récurrent retour à l’Antique, qu’illustrent plusieurs ‘Renaissances’ consécutives : byzantine, dès la création de Constantinople, carolingienne avec l’idéal impérial de Charlemagne et de ses héritiers, sicilienne (Royaume normand de Sicile), ottonienne dans son acception morcelée du Saint Empire germanique, etc...
Architecture byzantine, romane et gothique foisonne à travers toute l’Europe, largement recouverte, du Mont Athos, en passant par le Mont Saint Michel, jusqu’aux monastères irlandais, par la toile finement maillée des ordres religieux et des abbayes, créations directes du pouvoir temporel, sous la houlette acerbe, inquiète et jalouse de la Papauté.

Ces centres religieux sont autant des conservatoires de l’héritage antique qui, en latin, ensemence toutes les disciplines, toutes les catégories d’art, de pensée, de sciences et de techniques, tandis que le succès du contenu biblique conquiert toute l’Europe qui emprunte alors un langage culturel homogène.

Schisme, Réforme et Etat nation : trois facteurs de division culturelle.
Dès le 11è siècle, cependant, le Schisme d’Orient crée la première fracture dans cette unanimiste conception de l’Europe culturelle et spirituelle. Orthodoxe et catholique se font face désormais.
Au 13è siècle, fragmentant un peu plus le socle culturel européen commun, l’émergence de l’Etat nation et de ses formes artistiques (corporatismes) et linguistiques nationales, accélèrent un mouvement définitivement enclenché de divisions culturelles. Avec l’apparition des grandes villes et consécutivement à la grande peste de 1348 commencent les premières discriminations et persécutions à l’encontre des Juifs.

La Renaissance italienne du quattrocento constitue ensuite le dernier grand sursaut de retour à l’Antique, mâtiné d’une nouvelle façon d’être au monde: anthropocentrique, individualiste, catholique et libérale, sur fond d’infini divin. L’art, la politique et la conception de l’homme dans l’univers s’en trouvent considérablement bouleversés.

Aux 15ème et 16ème siècle, les stigmates profonds de la Réforme, mouvement de réaction aux excès de l’Eglise catholique, et héritier des nouvelles pensées liées à la découverte des Amériques, de l’héliocentrisme copernicien et des querelles d’investitures entre Papauté et pouvoir temporel, et dont les préceptes seront largement diffusés par l’imprimerie, achèveront de diviser profondément l’Europe spirituelle. Le mouvement réformiste imprégnera fortement les mentalités
des peuples qui y adhéreront, pour créer définitivement deux blocs européens : catholique et protestant.

La République des Lettres et l’Esprit philosophique
Malgré toutes ces dissensions religieuses et l’apparition d’un nationalisme lié à l’émergence subite des grands blocs nationaux, une République des Lettres résultant du partage indivis entre les intellectuels européens des sources littéraires antiques, majorées de lectures critiques et d’œuvres originales, maintient la cohésion culturelle européenne, à travers un réseau d’échange et de partage étroit d’informations. Ce maillage qui prend forme dès la Renaissance sert de terreau favorable à l’apparition de l’Esprit philosophique qui allumera, en langue française, les Lumières de l’Europe.

Colonisation, exotisme, progrès scientifiques
La colonisation européenne des Amériques, de l’Asie et de l’Afrique, et, hélas, l’esclavage qui s’ensuit, ouvrent les horizons d’un exotisme moderne, colporté par le roman d’aventure et incarné dans les nouvelles habitudes alimentaires modifiant fortement l’art de vivre européen (thé, café, fraise, chocolat, pomme de terre, etc...). Apparaît alors un goût prononcé pour les civilisations lointaines, traduit dans les arts et la littérature sous des formes divers, et engendrant tout le questionnement lié à l’Humanité, au statut de l’être humain, et à l’égalité, à la fraternité et à la liberté. Le progrès des sciences ouvre également de nouvelles perspectives conditionnant le bonheur humain et laissant entendre que « la science vaincra les ténèbres » de l’obscurantisme religieux. C’est l’objectif que s’assignent les rédacteurs de la colossale entreprise de l’Encyclopédie.

Les Lumières et la Démocratie
Toutes ces nouveautés, accompagnant paradoxalement l’expression d’un pouvoir affaibli par les guerres de successions et les conflits religieux, sont autant d’éléments rassemblés pour ouvrir la voie à la grande révolution culturelle et politique européenne du 18ème siècle: les Droits de l’Homme et la Démocratie. Née dans les affres de la Révolution française, cette nouvelle conceptionde l’humanité crée un consensus rapide dans toutes les cours européennes et transatlantiques.

Romantisme et nationalisme, vecteurs de fragmentation
La fin de l’Ancien régime, et les idéaux de progrès scientifiques et humain, héritiers de la Révolution, mettent en placeune nouvelle société dirigée vers l’industrie et le capital, créant son lot d’injustice, mais bouleversant définitivement l’Europe dans son rapport à la culture. L’art national et personnel, réaction à la culture de cour, et favorisé par le romantisme individualiste, fait également son apparition à travers les journaux. L’Europe entière poursuit un modèle culturel essentiellement urbain et national, tourné autour du loisir, avec ses villes balnéaires, thermales et de plaisance, ses institutions culturelles publiques (musées, opéras, académies, etc...) qui répandront largement la culture en la démocratisant, à travers une expression culturelle nationale toujours plus accrue. A chaque Etat sa culture, ses artistes, ses réalisations, ses institutions et surtout... sa conception de laculture.

Mais ce nationalisme européen, une fois encore, mettra à mal l’unité du paysage culturel européen, créant à travers trois guerres sanglantes (1875 – 1914 – 1940) des oppositions féroces entre blocs germanique et roman.
L’Europe politique et économique, création du 20ème siècle ; l’Europe culturelle, réinvention du 21ème siècle.

Au sortir de la guerre 40, l’Europe est fragmentée, exsangue et défigurée. La naissance forcenée d’une Europe économique et politique s’impose alors comme l’urgente nécessité d’un antidote à la guerre.

Aboutissant aujourd’hui à l’intégration de 27 états, adoptant une monnaie commune, structurant une politique tentaculaire du consensus a minima, l’Europe d’aujourd’hui est en panne, incapable de dessiner plus précisément les contours de son destin. La réconciliation des points de vue culturels est à présent une nécessaire urgence pour rappeler à toutes les composantes politiques et économiques de l’Europe leur passé commun, leurs axes convergents, à travers une politique culturelle européenne volontariste et parfaitement décomplexée. Il est, en effet, temps d’assumer une définition culturelle de l’Europe et dire ce que l’Europe est et ce qu’elle n’est pas. Quitte à déplaire.

E=mc2
Nous ne pouvons nier l’existence de cultures nationales, pas plus que ne peut se nier celle d’une culture européenne. Cependant, les frontières nationales n’ont jamais correspondu à un découpage culturel exact. "La culture de nos peuples est une », s’exclamait Denis de Rougemont en 1946. « Et cette culture commune est la base même de l’Europe ». Au Congrès de La Haye, il proclamait que "l’Europe est une culture, ou elle n’est pas grand-chose"! Plus tard, il reprendra cette maxime
et ajoutera : "Cette définition simple me rappelle l’équation la plus célèbre du siècle, qui est celle d’Einstein E=mc2 [...]. Je la transpose terme à terme en désignant naturellement l’Europe par E, sa petite masse par m, et sa culture par c. E=mc2 se lit alors comme suit : l’Europe égale cap de l’Asie multiplié par sa culture intensive (c au carré)" !
La culture de l'Europe est le secret de son dynamisme.

E=mc2 doit donc devenir, dans cette acception, l’axiome fondateur de l’Europe culturelle de demain.
Agir en faveur de la culture européenne, c'est s'opposer au nationalisme, mais aussi au totalitarisme.

QUELLES INITIATIVES, DANS QUELS BUTS, AVEC QUELS RESULTATS ?
A TITRE NON EXHAUSTIF
Initiatives de création d’INSTITUTIONS européennes, destinées à promouvoir et intensifier l’identité culturelle européenne.
La première manifestation d’une volonté à l’œuvre dans la création et la promotion de l’identité culturelle européenne est, sans conteste, la création en 1949, par Robert Schuman, du Conseil de l’Europe, situé à Strasbourg. Son but est de «concourir à promouvoir le sentiment d’appartenance commune à la culture européenne commune ».

La création du Collège de l'Europe à Bruges, encourage la formation d'étudiants au sein d'instituts européens, la formation de professeurs dans une perspective européenne, mais aussi la coordination des recherches atomiques. Le Centre européen de la culture (CEC), dont le siège est à Genève, a pour tâche de sensibiliser les Européens à leur culture commune. Ce Centre doit beaucoup à un homme, Denis de Rougemont, qui l’a animé dès sa création, qui lui a donné ses buts et les moyens de les accomplir. Le CEC a des méthodes différentes de celles du Conseil de l’Europe, puisqu'il est un organisme indépendant des gouvernements.

Cependant, les Européens se sentent peu concernés par ces institutions lointaines, qui mènent une politique trop technique et ne tiennent pas compte des aspirations populaires. D’autres initiatives, moins institutionnelles, tournées vers le citoyen : les « PROGRAMMES ». Le programme ERASMUS est le nom donné au programme d'échange d'étudiants et d'enseignants
entre les universités et les grandes écoles européennes, qui débuta en 1987. De sa création jusqu'en 2013, ce programme a permis à 3 millions d'étudiants de participer à des échanges universitaires entre pays européens partenaires. On peut considérer que ce programme a créé dans le chef des jeunes étudiants auquel il s’adresse, le sentiment vécu de l’expérience européenne. Grand succès donc, à intensifier et à analyser pour le parfaire.

Le programme Interreg est financé par le FEDER à hauteur de 7,75 milliards d'euros, il vise à promouvoir la coopération entre les régions européennes et le développement de solutions communes dans les domaines du développement urbain, rural et côtier, du développement économique, de la culture et de la gestion de l’environnement. Beau succès également, dans une visée plutôt bi ou tri-latérale, entre pays/régions aux frontières communes.
Depuis 1998, le programme régional Euromed Héritage a consacré un total de 57 millions d’euros au financement de partenariats entre des institutions du patrimoine de la région méditerranéenne, et des experts de la conservation de ce patrimoine. Près de 400 partenaires des États membres de l’Union européenne et des pays du MEDA (Algérie, Autorité palestinienne, Chypre, Égypte, Israël, Jordanie, Liban, Malte, Maroc, Syrie, Tunisie et Turquie) ont bénéficié de ce programme au cours de des quinze dernières années.

Le titre de Capitale européenne de la culture est attribué pour un an à une ville européenne.
L'attribution de ce titre a été lancée le 13 juin 1985 par le Conseil des ministres de l'Union européenne sur l'initiative de la ministre grecque de la culture Melina Mercouri et du ministre de la culture français, Jack Lang, dans le but de rapprocher les citoyens de l'Union européenne. Ayant concouru à donner une grande visibilité à certaines villes qui en ont gagné en  notoriété et en performance culturelle, d’un point de vue infrastructurel, humain et artistique, le choix de la capitale se fait parfois de manière incongrue, conduisant à désigner des villes sans intérêt majeur au détriment d’autres.

Les Itinéraires européens de la Culture.
En 1960, un groupe de travail du Conseil de l'Europe met en évidence l'importance de « la prise de conscience collective des hauts lieux culturels de l'Europe et de leur incorporation dans la civilisation des loisirs ». Cette démarche doit contribuer au développement de la culture européenne. Le Conseil de l'Europe met progressivement en place, à partir de 1987, une labellisation des itinéraires qui présentent selon lui un intérêt historique, social et culturel qui puisse faciliter le rapprochement des peuples et cultures de l'Europe. Les règles de cette labellisation ont été actualisées le 17 mars 1998, puis le 10 octobre 2007. A ce jour, 24 itinéraires ont été mis en place, avec une efficacité toute relative en fonction de la qualification même del’itinéraire.

Les initiatives citoyennes constituées en « MOUVEMENTS » associatifs.
Europa Nostra (Notre Europe en latin), la fédération européenne du patrimoine culturel, est un mouvement citoyen pour la sauvegarde du patrimoine culturel et naturel européen qui connait une croissance rapide. La voix de ce mouvement est dirigée vers les organisations internationales et en particulier l’Union européenne, le Conseil de l’Europe et l’UNESCO1. Europa Nostra est reconnuecomme une ONG partenaire de l’UNESCO, avec rôle consultatif.

Le réseau européen d’Europa Nostra couvre plus de 50 pays et est composé de 250 organisations membre (associations du patrimoine et fondations rassemblant un total de plus de 5 millions de membres), 150 organisations associées (corps gouvernementaux, autorités locales et entreprises), et 1500 membres individuels qui soutiennent directement la mission d’Europa Nostra.

Les objectifs principaux d’Europa Nostra sont de placer le patrimoine - et ses bénéfices - au premier plan de la conscience publique et d’inciter les pouvoirs publics européens et nationaux à donner d’avantage d’importance au patrimoine. Ses objectifs particuliers sont de promouvoir, au niveau européen, des standards de qualité élevée pour la conservation du patrimoine, l’architecture et l’organisation urbaine et rurale, et de prôner un développement durable et équilibré de l’environnement rural et urbain, construit et naturel. Europa Nostra veut également souligner l’importance du patrimoine culturel comme fondement de l’identité européenne et comme contribution au renforcement du sentiment de citoyenneté européenne.

Les Journées européennes du Patrimoine.
Les Journées européennes du patrimoine sont des manifestations européennes annuelles, instaurées en 1991 par le Conseil de l'Europe (avec le soutien de l'Union européenne) sur le modèle des « Journées Portes ouvertes des monuments historiques » créées en 1984 par le ministère de la Culture français. Organisées aujourd'hui dans plus d'une cinquantaine de pays et régions d'Europe, les manifestations locales dont les dates s'étalent de fin août à début novembre, permettent la découverte de nombreux édifices et autres lieux souvent ouverts exceptionnellement au public, ou de musées dont l'accès est gratuit ou à prix réduit.
Ces journées sont l’occasion d’entrevoir l’unité et la diversité du patrimoine culturel commun à l’Europe.

Initiatives financières sous forme de « FONDS FINANCIERS » destinés aux projets culturels.
Il est quasiment impossible, tant ils sont nombreux, de faire l’inventaire des fonds financiers européens qui interviennent dans le soutien aux activités culturelles et artistiques, sous toutes formes, dans toute forme de géométrie de coopération. Retenons cependant que certains d’entre eux, notamment dans l’industrie cinématographique, ou dans l’édition numérique, ont un effet structurant. Mais force est de constater que c’est davantage le saupoudrage qui est à l’œuvre.
Six propositions pour recoller les fragments de l’identité culturelle européenne et pour la définir une fois pour toutes.

1. Créer une chaîne de télévision (câble, satellite ou Internet) purement culturelle (à l’image d’Arte, mais au niveau global européen) ayant pour mission la production et la diffusion de contenus relatifs à:
A. l’héritage antique sous toutes ses formes, artistiques, politiques, scientifiques,
philosophiques, etc...
B. le contenu biblique judéo-chrétien, sans posture religieuse, mais d’un point de vue
purement universaliste, à des fins d’ouverture et de compréhension mutuelle avec
les autres religions et philosophies du monde.
C. les valeurs de la démocratie et des Droits de l’homme,la lutte contre le
nationalisme et la pensée unique.
D. les valeurs du progrès et de la recherche scientifiques, en sciences exactes,
appliquées ou humaines, pour lutter contre l’obscurantisme religieux.

2. Engendrer des enseignements poussés de la culture dès le plus jeune âge et jusqu’à la fin de la scolarité obligatoire, favorisant l’apprentissage de l’histoire, de l’histoire de l’art, et la connaissance / conservation du patrimoine matériel et immatériel de l’Europe. Le programme de cet enseignement doit faire l’objet d’un consensus européen.

3. Se réapproprier les métiers du patrimoine, de l’art et de l’artisanat, générateurs d’emplois, en créant desécoles européennes du patrimoine, destinées à enseigner le savoir-faire artisanal européen, en fonction des spécificités et des  excellences nationales, suivant les métiers : la lutherie à Crémone, la charpente navale à Brest, la cristallerie à Val Saint
Lambert, etc... Offrir aux artistes et artisans, détenteurs de ces savoirs et techniques, les moyens de leur protection économique et sociale, sous la forme de classements personnels en ‘trésors européens vivants’.

4. Lancer de vastes chantiers de rénovation / restauration de patrimoine majeur à l’échelon
européen.

5. Engendrer des programmes intensifs d’échanges scolaires, culturels et linguistiques entre les états européens, à tous les niveaux et dans tous les types d’enseignement ; unifier les cursus et les programmes d’apprentissage et harmoniser les sources de savoir.

6. Encourager les réflexions conduisant à une législation européenne de la culture et des arts à l’endroit des droits d’auteurs et de reproduction, du protectionnisme culturel en faveur des industries culturelles européennes, de la fiscalité des œuvres d’art, de la circulation des œuvres entre institutions européennes, etc...